FIERTE KAMITE PERDUE ?

Il nous paraît judicieux de nous hasarder dans l’explication du mot « KAMIT(E) ».
En effet, lorsqu’un peuple ne s’appuie plus sur aucun repère qui lui soit propre, il est appelé à adopter les normes de ceux qui ont la puissance de lui en imposer. C’est le cas pour l’ensemble des peuples noirs lorsqu’ils ignorent leur passé historique et renient leur identité réelle et affirmée…


Aujourd’hui, force est de constater, qu’être noir est sujet à des moqueries, des préjugés de toutes sortes. Or, à une époque lointaine, c’était totalement différent. Les premiers habitants de l’Egypte actuelle se faisaient appelés «Kamit ». Suivons l’analyse de JP Omotundé dans son dernier ouvrage » qu’est-ce qu’être Kamit(e) (Edition MENAIBUC):
« Kem », »Kam » et / ou « Kam « est à la base un verbe voulant dire « être noir », « devenir noir ». Sur un plan plus large, «Kam » signifie encore « mener à son terme «, « accomplir », « mener à bien », « la totalité de », « Elever ».


Nous voyons clairement que nos ancêtres n’avaient pas de problèmes pour se désigner « noirs », du moins Kamit qui valorisait même leur couleur de peau. Le terme Kamit lui-même renferme le principe de l’excellence, à savoir faire une chose et la faire bien. C’est dans ce sens-là qu’il faut comprendre le verbe « Kam », « devenir noir », mais aussi être « complet», « être excellent, parfait », « être beau », note le chercheur OMOTUNDE et il poursuit : la source créatrice du bien et du beau, à savoir le créateur céleste Amon-Râ (c’est-à-dire DIEU), est lui-même « Kam » à savoir « Noir ».


Ce qui est grave, devons-nous dire, c’est que dans certaines contrées du monde, et ce, en dépit, des moyens de communication et d’information qui nous permettent de mieux connaître notre passé glorieux, les noirs ne se réclament plus comme tels. Un exemple nous est donné par la minorité noire de la République dominicaine. Elle s’invente des origines « Indiennes, Indiennes Grillées, Indiennes Crottées, Indiennes Délavées, Indiennes Foncées, Cannelles, Moreno exceptées Noires-donnant ainsi raison à l’Ancien Dictateur, Rafael Leonidas Trujillo, issu de la minorité mulâtre, qui, se considérant comme un blanc ordonna le massacre des Haïtiens. En 1937, au moins dix-huit mille d’entre eux furent assassinés dans l’indifférence à cause de leur couleur noire de peau (cf. :blanchissez-moi tous ces nègres de Serge BILE).


De même, bon nombre de Sénégalais trouvent des origines en Afrique du nord, notamment au Maroc, en affirmant que si leur peau est moins claire, le reste de la famille a la peau très claire – d’où la pointe d’ironie du sort, du moins le « malheur » d’avoir la peau noire(…) – Si ce n’est : « j’ai un grand père blanc ou une grand-mère blanche, je suis le seul noir de ma
famille ». Il y a également des Antillais qui, même en parfaite connaissance de leurs origines africaines, ne veulent surtout pas en entendre parler….


Oui, il est préférable, aujourd’hui, de se réclamer des « origines » de toute part sauf de KAMITA (Afrique Noire) et de se considérer comme un blanc en se déterminant en « non nègre malgré sa belle couleur de peau noire ».
Comme le souligne Serge Bile, dans son ouvrage consacré au sujet de la dépigmentation de la peau :
On ne peut véritablement comprendre l’enchaînement qui a conduit, après l’abolition de l’esclavage, des Noirs à se blanchir la peau, si l’on ne prend en compte la perception de la couleur blanche qu’avaient leurs ancêtres sur leur continent d’origine, avant leur déportation.


Si le complexe a joué un rôle essentiel dans l’adoption de cette pratique, il faut aussi reconnaître qu’il y avait chez ces hommes et ces femmes une prédisposition culturelle au blanchiment.
M. BILE de poursuivre :
L’exemple de l’Afrique de l’Ouest, point de départ de nombreux bateaux négriers, est à ce titre éclairant. C’est là qu’est apparu, au Xe siècle, l’un des premiers grands empires soudanais, celui du GHANA, fondé par un déjà chaud partisan du métissage, un certain DINGA.
DINGA était un guerrier noir soninké de sang royal, né dans la ville égyptienne d’Assouan, qui commit le sacrilège, aux yeux de sa famille, d’épouser une femme à la peau claire alors que les couples mixtes étaient plutôt mal vus à l’époque par les siens. Banni pour cela, il s’exila avec son épouse, ses enfants et son armée, pour installer autour de la Mauritanie actuelle, son propre royaume que ses fils devaient par la suite agrandir dans le même esprit d’ouverture.
En effet, l’esprit d’ouverture veut-il dire « détruire sa santé » ?
Evidemment, nous savons que l’usage des produits cosmétiques nocifs et contraires à la santé publique se normalise de plus en plus en France et dans le monde. C’est pourquoi, l’Association Peupal-Bathieugue, sous le label « ORGANISATION KAMITE », se propose, en collaboration avec d’autres acteurs, de mener une grande campagne de sensibilisation dans la durée et met en lumière des produits naturels pour peaux noires ou métissées de ses partenaires des instituts de beauté…
On aura ainsi évité des dommages parfois irréversibles de l’épiderme mais aussi, selon certaines observations obstétriques, des problèmes gynécologiques, les corticoïdes entrant dans la composition de certaines crèmes pourraient en être la cause.
Or, il y a malheureusement une recrudescence de la dépigmentation chez les femmes aussi bien que chez les hommes en France.


Le Docteur Khadi SY BIZET écrit ceci dans son ouvrage Le Livre de la Beauté Noire:
La nature a fait don d’un cadeau sans prix à la peau noire : elle prend peu de marque du temps. Essayer de donner un âge à une femme noire : elle n’en a pas ! Vous jugerez le nombre de ses années à la maturité de son regard ; au grisonnement de ses cheveux ; à ses vêtements, son allure, aux enfants qui l’accompagnent ; mais certainement pas aux rides sur le visage. Il n’y en a pas ou presque pas. Etant donné l’épaisseur de notre peau ( épiderme et derme) la tonicité de celle-ci, l’apparition de ridules au niveau des pattes d’oie même chez les femmes qui ont largement dépassé la cinquantaine, pas plus sur les joues ; la peau reste lisse, seules les rides d’expression (sillon naso-génien, de chaque côté du nez ; front) se creusent peu à peu au fil du temps. Et le Docteur SY BIZET, Médecin Esthétique qui depuis plus de vingt ans s’occupe des femmes noires, métissées et méditerranéennes, soucieuses de leurs beauté d’ajouter :
Pour quelle raison ? Tout d’abord un facteur génétique lié à la qualité même de cette peau plus épaisse, plus tonique, bien vascularisée ; et puis il y a la fameuse « mélanine » qui protège du vieillissement dû au rayonnement solaire. En outre, nous nous exposons moins au soleil pour bronzer ; ce n’est pas vraiment nécessaire !
Alors, réfléchissons et aidons à réfléchir pour que nous restions naturellement beaux et pour ne point recourir aux produits cancérigènes et dangereux pour notre santé.

François CORREA